dimanche 22 janvier 2012

La Justice attaque et les Pirates contre-attaquent – Qui va gagner?

Cette semaine, une opération mise au point par la Justice Américaine et le FBI, a procédé à la fermeture des sites Megaupload et Megavideo et à l'arrestation de plusieurs de leurs dirigeants. En réponse, les « Anonymous » se sont rassemblés internationalement de façon à perpétrer une vengeance sans précédents...

Les personnes inculpées, dont le fondateur de Megaupload, Kim Schmitz (ou, dernièrement, Kim Dotcom), risquent maintenant des peines qui peuvent aller jusqu'à plusieurs années d'emprisonnement pour racket, piratage, blanchiment d'argent et violation de copyright.

Vidéo: Megaupload.com fermé par les Etats-Unis pour violation des droits d'auteur


Selon 'Le Parisien', « Megaupload compterait 50 millions de visiteurs par jour et 150 millions d'utilisateurs inscrits, soit 4% du trafic d'internet mondial. Il serait actuellement le 22e site le plus visité par les Français chaque jour. »  

Le gouvernement américain a notamment qualifié Megaupload «d'entreprise criminelle organisée internationale responsable du piratage en ligne massif d'une grande variété de contenus protégés».

La réponse est arrivée très vite: les pirates du web « Anonymous », ont hacké plusieurs sites américains, dont ceux du FBI et du Ministère de la Justice, ainsi que celui d'Universal Music et de l'association professionnelle du disque RIAA. En France, après la déclaration de Nicolas Sarkozy, qui a congratulé la lute américaine contre le téléchargement illégal, les sites de l'Elysée et d'Hadopi ont également été attaqués.

Sur un compte Twitter, les Anonymous ont annoncé que 5.600 personnes à travers le monde ont participé à cette offensive: « C'est la plus vaste attaque à ce jour... La journée d'hier a été épique ».

Le Gouvernement Français soutien l’initiative américaine

Frédéric Mitterrand, le Ministre de la Culture, s'est manifesté sur BFMTV. Il considère que «le téléchargement illégal, c'est de la délinquance, c'est du vol».

Le Président de la République, Nicolas Sarkozy, a également salué l'opération lancée contre Megaupload par le biais d'un communiqué de presse. Selon lui, « la mise à disposition illégale, par ce service, d'œuvres protégées par le droit d'auteur, permettait à ses promoteurs de réaliser des profits criminels sous la forme de recettes publicitaires ou d'abonnements de ses usagers ». Il défend encore que « le moment est venu d'une collaboration judiciaire et policière active entre Etats pour porter un coup d'arrêt à leur développement ».

« Nicolas Sarkozy invite donc les créateurs français à intensifier leur utilisation des procédures judiciaires d'ores et déjà existantes dans notre droit. Celles-ci leur permettent notamment de faire bloquer par les fournisseurs d'accès à Internet, sur injonction du tribunal de grande instance, la consultation des sites illégaux, ou encore d'obtenir le déréférencement de ces sites par les moteurs de recherche ».

C'est d'ailleurs ce qui a provoqué la récente fermeture des sites Allostreaming et Alloshowtv. Sur leurs pages d'accueil, nous pouvons lire: « Nous vous annonçons avec regret la fermeture définitive de ce site ». Ils informent encore que « cette fermeture est principalement due au déréférencement de notre site par les moteurs de recherches (google, yahoo, bing) et aussi par la pression exercée par les ayants droits sur les fournisseurs d'accès pour bloquer le site ».

En effet, des ayants-droit avaient porté plainte contre ces sites. À la suite de ces procédures, Google et les autres moteurs de recherche ont décidé de supprimer Allostreaming et Alloshowtv de leur base de données, ce qui a fait chuter considérablement leur audience.

Interrogé par le Parisien, un expert en informatique, Yannick Lejeune, considère que cette offensive du gouvernement américain a été une réponse à la « grève » organisée par Wikipedia mercredi dernier, comme forme de protestation contre le SOPA. Selon lui, « la fermeture de Megaupload a été un beau coup de communication de la part des autorités américaines. Après le black-out de mercredi, les autorités ont voulu montrer qu'elles faisaient ce qu'elles voulaient. (...) Cela ne peut pas être une coïncidence. C'est un pur coup de communication»...

Le SOPA (Stop Online Piracy Act) est un nouveau projet de loi américain, une espèce de « super-Hadopi », qui vise à contrôler et à sanctionner les sites qui violent les droits d'auteur.

Le site jugé 'coupable' en subira immédiatement les conséquences: tout d'abord, les services publicitaires ainsi que les réseaux de paiement en ligne ont l'interdiction de maintenir des relations commerciales avec « l'accusé ». Ensuite, les moteurs de recherche sont tenus de supprimer tous les liens qui conduisent vers ce site. Il restera donc dans le plus complet anonymat. Les moteurs de recherche, ainsi que les fournisseurs d'accès internet seraient donc contraints de « black-lister » les sites soupçonnés d'autoriser le piratage.

Par ailleurs, les défenseurs d'internet libre, craignent que le fait de black-lister un site accusé de piratage, devienne un instrument de censure utilisé de façon arbitraire par le Gouvernement.

Mais la question qui se pose c'est : Entre le respect des droits d'auteurs et le maintien d'un monde virtuel libre et ouvert à tous, comment réagir? Et les gouvernements, réussiront-ils à trouver une solution juste pour tous?

En réaction à la fermeture du site Megaupload, Neelie Kroes, la commissaire européenne en charge des nouvelles technologies, s'est exprimée sur son compte Twitter. Selon elle: «la réglementation sur l'internet doit être efficace, proportionnée et préserver les bénéfices d'un réseau ouvert». «Les excès de vitesse sont illégaux, mais on ne place pas des ralentisseurs sur une autoroute» - souligne-t-elle.

À bon entendeur...

Vidéo: 4,5 millions d'internautes français utilisaient Megaupload 


Megaupload réagit suite à la fermeture du site

Par la voix de son avocat, Megaupload a réagi fermement à la fermeture du site et aux arrestations du fondateur de la société et de certains de ses collaborateurs. Le site « examine les options légales » pour revenir en ligne rapidement.

Des raids policiers ont été menés jeudi à l’encontre de Megaupload. Un déploiement de force et de moyens qu’Ira Rothken, l’avocate de Kim « Dotcom », estime exagéré pour un site qui ne « fait que permettre à des particuliers d’uploader des fichiers. »

«Il est vraiment choquant de dire que juste parce que les gens peuvent uploader des mauvaises choses, Megaupload est par conséquent automatiquement responsable», déclare Rothken.

Rappelons que le US-EU Safe Harbor aligne la législation américaine sur les principes en vigueur en Europe concernant l’hébergement de données de particuliers par des sociétés tiers. La société ne peut ainsi pas être tenue responsable du contenu illégal qu’elle héberge si elle n’est pas consciente qu’il l’est (illégal). Mais dans le cas de Megaupload, ce principe est caduque puisqu’une partie substantielle des fichiers hébergées contreviennent aux lois inhérentes au Copyright. Elle aurait alors dû faire le ménage sur ses serveurs.

Et Rothken de préciser que Kim « Dotcom », le fondateur du site, se battra contre toute tentative d’extradition de la Nouvelle-Zélande vers les Etats-Unis. Cela risque d’être difficile puisque la police néo-zélandaise a agi sous l’impulsion et à la demande des officiels américains. Fédéraux américains qui précisent d’ailleurs que Dotcom se serait retiré dans une « panic room » (pièce blindée) avec un pistolet, histoire de démontrer encore un peu plus l’aspect mafieux du personnage.

Notons que des sites tentent de faire croire à un retour de Megaupload en imitant sa page d’accueil. Mais ils n’émanent pas de Megaupload.

L’affaire pose beaucoup de questions au delà du cas précis de Megaupload. Elle démontre que les Etats-Unis arrivent à piloter des opérations policières hors de leurs frontières. Les procédures judiciaires sont également bafouées : les mesures qui pourraient résulter d’un procès sont mises en oeuvre avant même qu’il y ait eu procès dans un arbitraire des plus inquiétants.

L’internet jugé ingérable par les gouvernements doit-il être traité de la sorte ? En aparté, rappelons que les Etats-Unis ont par ailleurs ajouté à leur constitution un volet riposte militaire en cas de cyber-attaques. Mais aussi qu’un bouton permettant « d’éteindre » internet est prôné par certains sénateurs américains. Il s’agit du « kill switch » qui permettrait littéralement de « débrancher » internet.

Allez, tous en choeur :
Megaupload.com

Les Anonymous contre-attaquent 15 minutes après la fermeture de Megaupload

Les Anonymous s’en sont pris au FBI qui a fait fermer le site de partage de fichiers Megaupload. Universal Music a aussi été dans le collimateur des hackers tout comme une myriade d’autres sites.
Le WEF (World Economic Forum) tenu à Davos place les risques de cyber-attaques dans le top 5 des menaces les plus probables pour 2012. Il n’aura guère fallu attendre longtemps pour que la réalité adoube ce classement.

Ainsi, suite à la fermeture du très populaire site Megaupload et à l’arrestation en Nouvelle Zélande de Kim « Dotcom » Schmitz et de trois autres membres de la société, les Anonynous ont lancé l’opération #OpMegaUpload (hier soir tout juste 15 minutes après la fermeture de Megaupload).

Mais les majors américaines dont Universal Music tout comme des sites gouvernementaux américains ont aussi subi des attaques en règle les rendant soit inaccessibles ou bien très lents. Les sites d’Hadopi.fr (l’autorité française en charge de la lutte contre le téléchargement illégal), RIAA (musique), MPAA (Motion Picture Association of America) ont eu également la visite des hackers.

Le DDoS (Denial-of-service attack) a été utilisé et des milliers de hackers ont pris part simultanément à ces attaques d’envergure en utilisant l’outil LOIC (Low Orbit Ion Cannon, qui permet ces attaques de type Déni de Service). Des ordinateurs zombies ont également pris part (à l’insu de leur propriétaire) à ces attaques et ont contribué à mettre à genoux des tas de sites. Les sites attaqués sont à nouveau accessibles mais l’attaque montre la rapidité et la puissance d’une riposte des Anonymous.

Les autorités cherchent dès à présent à identifier les hackers qui ont pris part à ces attaques.

Rappelons que Megaupload est une société dédiée aux partages de fichiers dont les serveurs sont distribués à travers le monde. Son fondateur allemand vit en Nouvelle Zélande et hier, ses biens ont été saisis (plusieurs millions de dollars) par la justice néo-zélandaise.

« En échange d’un paiement, la Conspiration Mega offre une reproduction rapide et la distribution de copies illégales d’œuvres protégées depuis ses serveurs répartis dans le monde, » stipule l’acte d’accusation envers les membres de Megaupload.

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